La « friche urbaine » est une
notion doublement complexe. Elle est à la fois un lieu et une dynamique.
Appréhender cette thématique peut donc se faire sous un angle plus ou moins statique,
suivant que l’on définisse le terme comme une surface antérieurement utilisée
et aujourd’hui dépourvue d’activité officielle et reconnue, ou que l’on
envisage les mécanismes générateurs de friches dans une optique de suivi de l’évolution
des sites et d’anticipation de leur réutilisation.
Dans les deux cas, la notion
est d’autant plus complexe qu’elle recouvre une grande diversité de situations
: sites industriels, militaires, portuaires, ferroviaires, postaux,
hospitaliers, commerciaux, d’habitation, etc. L’état du sol, l’intention du
propriétaire vis-à-vis de son terrain, la présence d’un bâti complexe ou
valorisable, l’occupation partielle, etc. complexifient encore le tableau.
Enfin, si la problématique
des friches n’est pas nouvelle, elle semble revenir aujourd’hui sur le devant
de la scène. Sans doute portée par un effet de mode, elle s’inscrit dans la
logique de l’urbanisme dit « durable ». Mais c’est sans doute le contexte
récent de restructuration du patrimoine par les propriétaires publics et privés
qui ravive la perspective de bouleversements au coeur des villes, avec des
visages et des enjeux nouveaux.
"La question des friches n’est
pas nouvelle, loin s’en faut ; en revanche peu d’études ou de synthèses sont
disponibles. On trouve essentiellement des monographies, des formes d’histoires
industrielles locales. Et ça et là des initiatives se prennent, des démarches s’engagent
avec plus ou moins de succès, des montages s’élaborent…
Les communautés urbaines se
retrouvent concernées directement par l’enjeu de la transformation des friches.
C’est aussi un sujet de par son importance locale qui implique directement les
financeurs des projets urbains. Et c’est enfin un sujet d’étude par excellence,
en phase avec l’air du temps, avec le développement durable qui trouve là de
vrais champs d’application particulièrement concrets.
C’est pourquoi cette étude a
été décidée puis menée par 4 partenaires : l’ACUF en tant que maître d’ouvrage,
le groupe Caisse d’Epargne qui en assure la publication, le Master stratégies
urbaines et territoriales et le cabinet Siteum pour la réalisation proprement
dite.
L‘idée qui a prévalu dans le
déroulement de l’étude a été de privilégier les échanges avec les 16
communautés urbaines. Leurs services, essentiellement ceux en charge de l’urbanisme
et/ou de l’aménagement, ont ainsi été rencontrés pour partager des points de
vue et apporter des témoignages.
L’objectif a été ensuite de
parvenir à un état des lieux, à des synthèses puis à des propositions pour
progresser, la difficulté du présent travail étant d’éviter deux écueils
classiques dans ce type de démarche : la recherche trop documentaire, livresque
et peu « parlante » pour des acteurs de terrain, et les listes d’anecdotes locales,
trop spécifiques et parcellaires.
Nous avons souhaité également
donner la parole à des acteurs impliqués dans des opérations de reconversion de
manière, aussi, à bien appréhender les différentes positions et attentes des
uns et des autres.
Enfin, cet ouvrage n’est pas
une fin en soi ; toutes les dimensions n’ont sans doute pas été explorées
suffisamment, et surtout les perspectives et suggestions présentées ici
méritent d’être détaillées, testées et, le cas échéant, modifiées pour être
mises en oeuvre.
Il ressort en tout état de
cause de tous les contacts que nous avons pu établir, et nous remercions les
personnes rencontrées, que les friches urbaines ne sont plus des sujets tabous
et peu porteurs, mais bien des lieux de rencontres et de projets, au service d’un
renouveau urbain ambitieux, durable et responsable."
Les friches, cœur du renouveau urbain. Les communautés urbaines face aux friches : état des lieux et cadre pour agir. (PDF 211 pages)
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